Les pays les plus fermés du monde et leur politique d’isolement

L’accès à Internet reste interdit dans certains États, malgré la généralisation mondiale du réseau. Dans d’autres cas, un visa touristique n’a jamais été délivré à un ressortissant étranger, sauf exception gouvernementale. Le contrôle des médias locaux s’exerce jusqu’à l’interdiction d’écouter une radio étrangère sous peine de sanction pénale.

La fermeture des frontières ne se limite pas à la circulation des personnes : elle s’étend à la surveillance des idées, des biens culturels et des échanges commerciaux. Certaines nations appliquent ces restrictions depuis des décennies, en dépit des pressions diplomatiques et des sanctions économiques.

Pourquoi certains pays choisissent-ils l’isolement sur la scène internationale ?

Adopter une politique d’isolement ne relève pas du simple réflexe de défense ou d’un hasard du calendrier. Les pays les plus fermés du monde cultivent une obsession constante : verrouiller le pouvoir, repousser les influences extérieures, garder la main sur chaque aspect de la société. Qu’il s’agisse de régimes autoritaires, de monarchies absolues ou de juntes, la fermeture devient une méthode de gouvernement, justifiée par la sécurité, la souveraineté ou encore la lutte contre toute influence étrangère.

Les raisons qui mènent à la fermeture des frontières sont multiples. Certaines relèvent de la sécurité, d’autres de la crainte de voir la société influencée ou bouleversée par des idées venues d’ailleurs. On retrouve aussi des calculs économiques ou sanitaires. Prenez la Corée du Nord : impossible d’entrer sans être constamment surveillé, chaque contact extérieur est filtré. Le Turkménistan ou l’Érythrée préfèrent couper les ponts pour empêcher les opposants de s’enfuir et limiter toute interférence. L’Iran et le Venezuela choisissent de s’enfermer derrière une rhétorique de défiance, tout en muselant leur propre population.

Trois ressorts dominent le fonctionnement de ces États isolés et permettent de mieux comprendre leur logique :

  • Concentration du pouvoir : l’organisation verticale du commandement, qu’il s’agisse d’une dictature ou d’une monarchie, structure la vie politique et verrouille chaque décision.
  • Répression de l’opposition : la surveillance, la censure et la limitation des libertés individuelles installent un climat de soupçon permanent, où toute contestation peut être sanctionnée.
  • Contrôle des relations diplomatiques : échanges réduits au minimum, choix drastique des partenaires, parfois même absence totale de représentation officielle à l’étranger.

La Birmanie, sous le joug de sa junte militaire, restreint strictement l’accès au pays. Quant à l’Arabie saoudite, elle incarne une fermeture rigoureuse, portée par une monarchie autoritaire et une société où le contrôle s’exerce à tous les niveaux. Dans ces cas, l’isolement n’est pas un accident de l’histoire, mais un outil délibérément employé pour garder la main et éviter la moindre remise en cause du pouvoir.

Panorama des nations les plus fermées : entre contrôle des frontières et restrictions internes

La Corée du Nord illustre à elle seule ce que peut être un pays totalement refermé sur lui-même. Contrôle total des entrées et sorties, surveillance généralisée, accès quasi impossible pour le visiteur étranger. Malgré tout, près de 100 000 personnes pénètrent chaque année sur ce territoire, mais toujours sous escorte et surveillance.

Le Turkménistan, lui, n’accueille pas plus de 9 000 visiteurs par an, tant les formalités et les obstacles administratifs découragent même les plus déterminés. En Afrique, l’Érythrée applique une politique similaire : déplacements internes limités, moins de 1 000 étrangers admis chaque année. La Guinée équatoriale préfère également le verrouillage à l’ouverture, tout comme la Birmanie, où l’instabilité politique rend le séjour presque impossible aux étrangers.

Voici quelques exemples frappants du niveau d’ouverture de ces pays :

Pays Niveau d’ouverture Visiteurs annuels
Corée du Nord très fermé environ 100 000
Turkménistan très fermé moins de 9 000
Érythrée très fermé moins de 1 000
Guinée équatoriale très fermé moins de 1 000

Dans certains cas, c’est la situation sécuritaire qui éloigne les visiteurs. Somalie, Libye, Soudan du Sud ou Afghanistan restent quasiment inaccessibles, la violence et l’instabilité décourageant toute tentative d’approche. Mais le verrouillage ne s’arrête pas aux frontières : il se prolonge dans la vie quotidienne, entre censure, absence de débat politique et contrôle des moindres faits et gestes des citoyens.

Bâtiment gouvernemental avec murs et caméras de surveillance

Quelles conséquences pour les populations et la stabilité mondiale ?

La fermeture des frontières pèse sur la vie des habitants de ces pays, bien au-delà de la simple impossibilité de voyager. En Corée du Nord ou en Érythrée, chaque citoyen vit sous l’œil d’un appareil de surveillance constant, sans accès à l’information internationale et soumis à une propagande permanente. Presse bâillonnée, droits humains relégués au second plan : l’élite garde le contact avec l’extérieur, mais l’immense majorité reste enfermée dans un quotidien sous contrôle.

L’économie, elle aussi, subit les effets de cette fermeture. Tourisme inexistant, commerce étranglé par les embargos, capitaux absents : difficile de se développer dans un tel contexte. Les conséquences touchent d’abord les plus vulnérables, confrontés à la rareté, à la hausse des prix et à la chute des services essentiels. Au Venezuela, la fermeture progressive du pays a provoqué l’effondrement du tissu social, avec une crise humanitaire à la clé.

Quelques effets de cet isolement se manifestent très concrètement :

  • Blocage des échanges humains et des idées nouvelles
  • Appauvrissement du débat collectif
  • Mise à l’écart sur la scène internationale

Sur le plan diplomatique, le choix de l’isolement alimente la méfiance, accentue les tensions et rend les rapports internationaux plus instables. Les relations extérieures se réduisent souvent à des alliances ponctuelles ou à des stratégies de défiance, en particulier face aux grandes puissances occidentales. La Russie et l’Iran en offrent une illustration frappante : sanctions, restrictions, durcissement du régime, le tout sur fond d’affrontements stratégiques et de polarisation croissante.

Face à ces murs dressés, la question demeure : combien de temps un pays peut-il tenir en s’isolant, quand le reste du monde accélère ? La fermeture, loin de protéger, finit toujours par fragiliser. Une certitude : les frontières cadenassées laissent rarement passer l’espoir.

Nos lecteurs ont apprci

Rassemblement de montgolfières : Où se trouve-t-il ?

Une date peut changer tout un horizon : pour les passionnés de montgolfières, le calendrier ne se répète jamais à l'identique. Chaque année, la

Critères d’admission en auberge de jeunesse : qui peut y séjourner ?

À rebours des idées reçues, les auberges de jeunesse ne sont pas réservées à une poignée d'aventuriers à sac à dos. Leur accès répond